Les Sociétés de Gestion et d’Intermédiation en abrégé SGI sont une catégorie d’établissement financier expressément soustraite de la règlementation bancaire. Elles sont autorisées, à titre exclusif, à exercer les activités de négociateur-compensateur de valeurs mobilières cotées pour le compte de tiers. Dans la zone UEMOA, c’est justement les SGI qui sont habilitées à intervenir sur le marché boursier pour le compte de particulier ou d’entreprise. Cependant à l’heure du digital, les SGI de la zone UEMOA semblent être méconnues sur le web et les réseaux sociaux locaux.

Biwalogo Analytics, pôle d’étude et d’analyse de l’Agence Biwalogo, se propose d’établir un baromètre digital des SGI intervenant à la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) afin de mieux appréhender leur comportement sur le web et les réseaux sociaux.

Cette étude qui est la première d’une série, s’intéresse particulièrement au cas des SGI ivoiriennes.

Les SGI en Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire on enregistre 14 SGI qui opèrent sur le marché de la BRVM. Ces SGI peuvent être reparties en deux (02) groupes à savoir les SGI affiliées à des banques et les SGI qui ne le sont pas.

SGI affiliées à une banque

Elles sont au nombre de dix (10), il s’agit de :

  • Africaine de Bourse devenue Attijari Securities West Africa (affilié à la SIB)
  • Atlantique finance (affilié à la Banque Atlantique)
  • BICI Bourse (affilié à la BICICI)
  • BNI Finances (affilié à la BNI)
  • BOA Capital Securities (affilié à la BOA)
  • Bridge Securities (affilié à BRIDGE BANK GROUP)
  • BSIC Capital SA (affilié à la BSIC)
  • EDC Investment Corporation (affilié à Ecobank)
  • NSIA Finance (affilié à la Banque NSIA)
  • SOGEBourse (affilié à la SGCI)

SGI non affiliées à une banque

Elles sont au nombre de quatre (04), il s’agit de :

  • Hudson & Cie
  • Mac African SGI
  • Phoenix Capital Management
  • Sirius Capital for Africa

Présence sur les réseaux sociaux

Les SGI qui sont affiliées à des banques ne sont pas indépendantes vis à vis de leur communication sur le web et les réseaux sociaux. En effet leur communication digitale se fait par le biais des comptes sociaux et du site web de la banque à laquelle elles appartiennent.

Pour éviter que l’étude soit biaisée, nous avons considéré uniquement les SGI qui disposent elles mêmes de leur propre canal de communication digitale (web et réseau social). Ainsi sur les 14 SGI ivoiriennes seulement 05 disposent d’un compte Facebook (voir graphique). 01 SGI est présente sur Twitter (Sirius Capital for Africa), 03 sur LinkedIn (voir graphique), 03 sur YouTube (BNI Finances, NSIA Finances & Sirius Capital) et 0 sur Instagram.

Les publications sur les différentes pages sociales des SGI montrent qu’elles ne font que relayer des informations relatives au marché de la BRVM en l’occurrence les cours d’ouverture et de fermeture des titres, l’entrée d’une nouvelle entreprise en bourse, les publications pour les fêtes et les solennités, …. Par ailleurs les SGI sont très peu fréquentes sur les réseaux sociaux. Au cours des trois (3) derniers mois seul la SGI Mac African SGI a fait une publication sur l’un de ses comptes.

Enfin les SGI ivoiriennes ne disposent pas de compte certifié. Leur identité numérique n’est donc pas protégée et elles ne sont pas à l’abri de l’usurpation d’identité et de fakenews.

Présence sur le Web

36% des SGI dispose de leur propre site web. Il s’agit des quatre (04) SGI qui ne sont pas affiliées à des banques et de Bridge Securities SGI de la banque Bridge Bank Group. Aussi faut il signaler que ces cinq (05) SGI possèdent des sites web non sécurisés. Pour certaines, leur site comporte de nombreuses erreurs techniques à corriger dans les plus brefs délai pour optimiser l’expérience utilisateur. C’est le cas de la SGI Sirius Capital qui possède un site web très lent à charger (environ 46 secondes) avec de nombreuses erreurs techniques. Signalons également, qu’il nous a été impossible d’accéder au site web de Mac African SGI pour des raisons de sécurité et ce avec trois navigateurs différents (Firefox, Google Chrome et Safari).

Concernant leur présence dans les moteurs de recherche (Google principalement), il est facile d’avoir la liste des SGI opérant sur le marché de la BRVM sur la première page des résultats de recherche. Par contre, lorsqu’on effectue des recherches de façon individuelle sur les SGI ivoiriennes, il est difficile de les retrouver sur les premières pages du moteur de recherche Google.

Enfin aucune SGI ne dispose d’un article sur Wikipédia. Or Wikipédia est l’encyclopédie d’accès libre la plus crédible au monde avec près de 258 langues et plus de 13 millions d’article. Y figurer est un acte de notoriété et de reconnaissance mondiale. Et les SGI gagneraient en crédibilité en ayant un article sur Wikipédia.

On retient

Les SGI ivoiriennes s’investissent peu dans le digital. Elles sont certes présentes sur le web et plusieurs médias sociaux mais elles usent des mauvaises pratiques pour se créer une bonne identité numérique. Cela résulte de la méconnaissance des avantages réels que pourrait leur apporter le digital dans leur activité mais également des inconvénients en cas de fakenews par exemple sur l’entreprise.

En plus, leur stratégie de communication n’est pas assez audacieuse car elles se contentent de relayer des informations qui sont accessibles via d’autres canaux. Cela traduit un manque de ligne éditoriale et de stratégie de communication digitale claire. On est amené à penser que la communication digitale des SGI relève de l’improvisation alors qu’elles devraient plutôt penser, planifier réellement leur communication digitale.

Par ailleurs, au regard du secteur (la finance) dans lequel elles évoluent, les SGI semblent privilégier la discrétion sur leurs activités. Cependant avec de bons outils et l’accompagnement adéquat, elles pourraient significativement améliorer le branding de leur SGI respective tout en restant sophistiqué.

Enfin de toutes les SGI étudiées, seule la SGI EDC Investment Corporation est introuvable sur le web et les réseaux sociaux à croire que la SGI ne s’intéresse pas au digital et ses services.

La prochaine étude s’intéressera aux SGI sénégalaises.